En matière d'écologie, cela fait plusieurs années que les constructions des maisons sont concernées avec les normes RT2012 et RT2020 qui réglementent les fabrications pour des logements moins énergivores. Il y a également l’engouement pour les maisons passives et un réel intérêt de l’écologie et de l’économie de la part des habitants.
Nous allons rapidement faire le tour de certains matériaux de construction écologique et nous allons approfondir un sujet moins bien connu: les matériaux éco-responsables pour l’intérieur et la décoration.
Tout d’abord en matière de construction de maison, le bois semble être le matériau de construction écologique de prédilection. Il est renouvelable et plus isolant que le béton. Il est aussi plus léger. Les maisons en ossature bois sont une bonne solution écologique mais restent assez chères. Il faut également faire attention à la provenance du bois.
Comme alternative, il y a la construction en brique monomure, composé de terre cuite elles possèdent des alvéoles d’air au milieu qui les rendent légères et leur donnent une bonne isolation thermique.
Son défaut est sa cuisson haute température qui rend sa fabrication énergivore. La brique en terre crue mélangée à du chanvre est moins énergivore puisqu’elles ne sont pas cuites mais sont pleines et donc très lourdes c’est pourquoi elles sont moins utilisées pour les constructions de maisons traditionnelles.
Ensuite il y a les isolants, la laine de chanvre est naturelle, la culture du chanvre utilise très peu d’eau , peu d’engrais et pas de pesticides mais le matériau reste un peu cher. La ouate de cellulose fait partie des isolants thermique les plus efficaces, ses performances phoniques sont également très bonnes. Elle est fabriquée à partir de papier recyclé. La paille est également un très bon isolant écologique, notamment utilisé en remplissage des ossatures bois. Elle n’est pas chère mais il faut beaucoup d’épaisseur pour une bonne isolation. La laine de mouton est également un très bon isolant naturel et écologique peu sensible au tassement contrairement à la ouate.
Maintenant qu’en est’il pour les matériaux intérieurs, tout d’abord pour qu'un matériau soit éco-responsable il y a plusieurs facteurs à prendre en compte :
Il faut que le matériau ait un faible impact sur son environnement, il doit être renouvelable. Sa production ne doit pas générer trop d’énergie et son approvisionnement doit être local pour limiter la pollution liée aux transports.
Il doit également être sain, c’est à dire non toxique pour celui qui l’installe et par la suite pour son utilisateur.
Il doit également être recyclable et avoir une durée de vie longue, son installation ne doit pas générer d’énergie supplémentaire.
Un matériau biosourcé qu’en à lui est un matériau issu de matières organiques renouvelables qui peuvent être végétales ou animales.
De même que pour la construction le bois est un matériau écologique pour l’intérieur mais il faut qu’il respecte plusieurs critères. Le premier est la provenance du bois, du chêne certe mais la production de chêne en france est limitée et le chêne est un arbre qui pousse lentement il est donc long à renouveler. De même, il faut favoriser les parquets massifs et huilés afin d’éviter les produits toxiques contenus dans la base des contrecollés et dans les vernis. Ainsi on peut choisir des parquets issus de bois français séché à l’air libre, fabriqué à la main sans composants volatiles protégés par une huile écologique végétale à base d’huile de lin par exemple.
Outre la provenance du bois on peut également trouver des parquets éco-responsables en bambou non pas pour leur provenance souvent asiatique mais par la pousse très rapide du bambou qui est plus résistant et plus facilement renouvelable que les arbres traditionnels. Sa compression à haute pression le rend très résistant.
Ensuite les peintures, elles recouvrent une bonne partie de la surface totale de nos habitations, murs et plafonds et même meubles. Depuis des années des efforts ont été faits sur les peintures pour les rendre plus saines avec notamment le système de classement des substances volatiles dans l’air intérieur de A+ à C.
Mais voyons quelles autres alternatives existent pour des revêtements muraux plus écoresponsables. Pour qu’une peinture soit écologique il faut qu'elle utilise le plus de matériaux naturels possibles dans sa composition. Les peintures minérales n’utilisent aucuns solvants chimiques comme les peintures à la chaux ou à l’argile.
La marque Colibri propose une gamme naturelle et saine à base de résines végétales biosourcées et d’eau. Les peintures sont également fabriquées en France avec des produits issus de circuits courts. Pour les peintures minérales les marques Volvox et Argilus proposent des peintures et enduits à base d’argile fine.
Pour les papiers peints il existe plusieurs labels dont le COV qui classe comme pour les peintures les composés organiques volatils. Notés A+ pour les moins polluants et C pour ceux qui rejettent le plus de composés. Et le FSC qui garantit l’emploi de bois issus de forêts éco-responsables pour la fabrication du papier. Ainsi des maisons comme le presse papier à Lyon s'imposent dans la création de papier éco-responsable avec le label imprim’vert, ils utilisent des papiers recyclables sans PVC, des encres non polluantes sans solvant et même des découpes limitées pour éviter le gaspillage.
La marque Oberflex s’engage dans des revêtements plus sains et crée une magnifique collection de revêtements muraux à base de fleurs et de végétaux sauvages séchés.
Avec leur production française et leur composition végétale SuperOrganic by Oberflex lance une collection entièrement biodégradable et respectueuse de la qualité de l’air intérieur.
Un matériau esthétique et isolant , le liège fait son grand retour dans les intérieurs et les fournisseurs proposent des nouveautés esthétiques pour donner un second souffle à ce matériau. Le liège est fabriqué à partir de l'écorce du chêne-liège. Utilisé à 80% pour la fabrication mondiale de bouchon en liège, ses caractéristiques de souplesse, de légèreté et son esthétique particulière, inspirent les designers pour ramener ce matériau écologique au cœur de nos intérieurs. Le chêne liège pousse dans la région méditerranéenne occidentale essentiellement en espagne, au portugal, au maroc, en tunisie et en algérie mais aussi au sud de la France, en Italie et en Corse. Ce qui répond parfaitement au critère du circuit court de matière première locale, ensuite le liège est un matériau 100% naturel, renouvelable et biodégradable. Il est également léger, isolant, résistant au feu et à l’eau. C’est un matériau idéal sur beaucoup de points mais son défaut reste son prix. La récolte du liège se fait directement sur l’arbre tous les 10 ans environ sans avoir besoin de le couper, l’écorce est prélevée de l’arbre qui la régénère ensuite, il a une durée de vie de plus de 150 ans. L’écorce est ensuite laissée à sécher à l’air puis simplement cuite dans l’eau.
La marque portugaise Sofalca a su allier ce matériau naturel au design et aux technologies contemporaines pour créer une collection de panneaux muraux 3D très originale Gencork. La gamme allie à merveille l’esthétique et les caractéristiques isolantes naturelles du liège pour des panneaux magnifiques et fonctionnels.
Ils lancent également en 2014 la marque de mobilier Blackcork en liège noir expensé pour un résultat époustouflant.
Au sol on retrouve également le véritable linoléum, revêtement oublié et souvent confondu avec les sols souples en PVC. Le lino est composé d’une toile de jute et d’un mélange d’huile de lin, de poudre de bois, de résine naturelle et de charge minérale comme le calcaire. Très fin, le linoléum mesure à peine 2.5mm, il peut être pratique lorsque l’on veut recouvrir un sol existant mais que l’on n’a pas beaucoup de hauteur disponible. Il existe en plus épais pour le renforcer. Il est souple et se pose en rouleaux ou en dalle. Les pigments de couleurs peuvent le teinter et des motifs sont également possibles.
Pour l’agencement intérieur, le mobilier sur mesure est fabriqué par des artisans, on peut donc gérer et maîtriser leur fabrication. Il faut bien sûr éviter la laque qui est toxique pour favoriser des peintures écologiques au rouleau sur des panneaux type MDF composés de fibres de bois résineux, ils sont 100% naturels sans ajouts de colles, ils ont la même émission que du bois brut mais coûtent moins cher.
Les panneaux de mélaminé et les feuilles de stratifié sont également à proscrire par leur procédés de fabrication compliqués et toxiques qui rendent le matériau très mauvais en termes d’émissions de substances dans l’air intérieur de leurs utilisateurs.
Pour les cuisines les plans de travail en stratifié sont certes très économiques et très pratiques à mettre en place et à entretenir mais pas très écologiques par son procédé de fabrication et sa composition ainsi que sa durée de vie limitée. Pour des plans de travail éco-responsable, il faut miser sur des matériaux naturels, la pierre, le marbre, l’ardoise, le granit, tous assez onéreux, le plus économique mais également le moins résistant reste le bois.
Pour les façades , difficile de se passer des mélaminés, pour le coût, l’entretien et pour le poids mais les cuisinistes qui souhaitent faire un effort écologique se positionnent sur l’utilisation de bois labellisés PEFC, bois issu de forêt de gestion durable et de production européenne ou française. Ainsi Socoo'c se positionne sur des cuisines de fabrication 100% française et éco-responsable.
Du côté des salles de bain, le carrelage par sa composition naturelle de céramique est déjà un matériaux plutôt écologique ce qui pollue le plus est sa fabrication.
C’est pourquoi certains fabriquants comme la marque Italienne Marazzi, se sont penché sur le sujet afin de réduire la pollution de leur chaîne de production. Ils ont développé un système de récupération et de recyclage des déchets de production pour créer un circuit fermé et limiter leur impact sur l’environnement, ainsi l’eau usée est récupérée et la chaleur des cuissons utilisée.
Pour le reste, côté robinetterie on se penche plutôt sur l’économie d’eau avec des robinet qui permettent de limiter les flux avec par exemple différents crans pour ne pas ouvrir l’eau en plein quand on en a pas besoin. Mais également avec l’installation de mousseur, également appelés aérateur ou économiseur sur les robinets. En injectant de l’air à l’eau qui coule cela permet de garder la sensation de pression de l’eau en limitant le débit, l’eau paraît mousseuse d’où son nom.